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À La Une - pandémie

Coronavirus: plus de 40.000 morts dans le monde, Wuhan enterre ses morts

Ailleurs, on guette fébrilement le pic du taux de mortalité, annonciateur d'un reflux et d'un désengorgement des services de réanimation.

Un soignant prend la température dans l'oreille d'un homme à l'entrée de l'hôpital Robert-Bosch de Stuttgart, le 31 mars 2020 en Allemagne. AFP / THOMAS KIENZLE

La pandémie de coronavirus continue ses ravages sur une planète pourtant largement confinée: l'Espagne a battu mardi son triste record de décès journalier, pendant que les habitants de Wuhan, berceau du coronavirus, sortaient enfin de chez eux pour enterrer leurs morts. Le bilan mondial de l'épidémie s'est encore alourdi mardi, avec plus de 40.000 morts sur la planète, selon un décompte de l'AFP.

Aux Etats-Unis, le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence, a révélé mardi que 3.4514 malades avaient péri, soit un chiffre supérieur au bilan officiel en Chine (3.305). Mais de nombreux experts, se basant notamment sur le nombre élevé d'urnes funéraires que les familles ont commencé à récupérer en Chine, estiment ce nombre largement sous-estimé.

Depuis le début de la pandémie, selon un décompte établi par l'AFP, 803.645 cas ont été officiellement déclarés dans le monde, dont plus de la moitié en Europe (440.928), 172.071 aux Etats-Unis et au Canada et 108.421 en Asie (3.882 décès). 

Deuxième pays le plus endeuillé au monde avec 8.189 décès, l'Espagne a interdit les cérémonies funéraires, limitant à trois le nombre de participants à un enterrement. La grande crainte des autorités espagnoles reste de voir submergées les unités de soins intensifs qui travaillent déjà à la limite de leurs capacités avec un personnel qui se plaint amèrement du manque d'équipements de protection.

En Chine, à Wuhan, où le confinement est progressivement levé, les premiers pas en plein air des habitants sont consacrés à déposer sur les tombes de pierre les urnes contenant les cendres de leurs proches. Dans cette ville de 11 millions d'habitants, plus de 2.500 personnes sont officiellement mortes du Covid-19, mais nombre d'experts pensent que le chiffre est beaucoup plus élevé.

Ailleurs, on guette fébrilement le pic du taux de mortalité, annonciateur d'un reflux et d'un désengorgement des services de réanimation.

En Italie, pays qui enregistre le plus grand nombre de décès, le confinement commence à produire des résultats encourageants, après trois semaines. "Nous pouvons espérer atteindre le pic dans sept ou dix jours, puis, raisonnablement, une décrue de la contagion", a déclaré le vice-ministre de la Santé, Pierpaolo Sileri.



(Lire aussi : L'Iran prévoit de devoir se battre au moins jusqu'à l'été contre le coronavirus)



"Vous devez choisir"

Aux Etats-Unis, c'est la mobilisation générale: près des trois-quarts des Américains vivent désormais confinés, d'une manière plus ou moins stricte. Des hôpitaux provisoires ont été érigés dans un centre de conférences et sous des tentes dans Central Park.

Des médecins new-yorkais s'inquiètent d'une possible pénurie en respirateurs artificiels. "S'il y a un afflux et que vous n'avez qu'un nombre limité de respirateurs, vous ne pouvez pas ventiler tout le monde", redoute Shamit Patel, 46 ans. "Et à partir de là, vous devez choisir".

L'épidémie s'est aussi déclarée à bord du porte-avion américain USS Theodore Roosevelt, ancré dans l'île de Guam, poussant son commandant à demander, dans une lettre aux accents dramatiques, l'autorisation de débarquer et confiner tout son équipage. "Nous ne sommes pas en guerre. Il n'y a aucune raison que des marins meurent", a écrit le capitaine de vaisseau Brett Crozier.







Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 qui se sont réunis mardi par visio-conférence ont promis d'aider les pays pauvres à supporter le fardeau de leur dette et d'assister les marchés émergents pour limiter l'impact de la pandémie sur leur économie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu mardi que les mesures d'urgence prises par les Etats membres dans la lutte contre le coronavirus "doivent être limitées à ce qui est nécessaire" et être "strictement proportionnées", au lendemain d'un vote en Hongrie attribuant à Viktor Orban des pouvoirs supplémentaires.


(Lire aussi : En Irak, pas de sépulture pour les morts du coronavirus)



"Enfants à nourrir"

En Italie, comme dans de nombreux autres pays, les soignants repoussent les limites de la fatigue et de l'abnégation.

Ester Piccinini, 27 ans, infirmière dans un hôpital Bergame, témoigne : "Le matin, quand j'arrive dans le service, je fais le signe de croix en espérant que tout ira bien. Pas vraiment pour moi (...) vu que je suis protégée. Mais j'espère que tout ira bien pour les patients". "Quand un patient est transféré en soins intensifs, cela signifie que sa situation est critique", dit-elle. "Nous essayons de les rassurer. Une caresse a plus de valeur que les mots".

Région la plus touchée par la pandémie, l'Europe a toutefois affiché sa solidarité, en livrant du matériel médical à l'Iran, dans le cadre du mécanisme de troc Instex permettant de contourner les sanctions américaines. L'Iran est durement frappée par le coronavirus, qui y a fait officiellement 2.898 morts. Et la Grèce a fait part du premier cas officiel de contamination au Covid-19, chez une migrante africaine vivant dans le camp de Ritsona, près d'Athènes.

Pour freiner la propagation de la pandémie, plus de 3,6 milliards de personnes, soit 46,5% de la population mondiale, sont appelées ou contraintes par leurs autorités à rester chez elles.

Le porte-parole du Kremlin a indiqué que le président russe se faisait dépister régulièrement et que "tout est normal", après l'annonce que le médecin-chef du principal hôpital moscovite traitant les malades du coronavirus, qui avait rencontré Vladimir Poutine la semaine dernière, a été infecté. L'Indonésie a déclaré mardi l'état d'urgence mais pas de confinement généralisé, malgré les appels pressants dans ce pays qui compte la quatrième plus grande population au monde.

A l'inverse, Lagos, la capitale économique du Nigeria d'ordinaire bouillonnante, s'est réveillée mardi avec des rues désertes et un silence assoudissant. Sur l'autoroute qui relie Lagos à Abeokuta, des enfants se sont accaparées les triples voies ordinairement bondées pour jouer au football.

Le confinement, un pari aussi ambitieux que risqué semblait accepté dans une grande partie de la tentaculaire mégalopole de 20 millions d'habitants. La ville vit toujours sous le spectre d'Ebola, qui aurait pu être "une épidémie urbaine apocalyptique" en 2014 selon l'OMS, mais que les autorités ont réussi à limiter à 7 décès. Mais dans les zones les plus pauvres, la colère gronde déjà. "Vous savez, au Nigeria, déjà quand on travaille, on a faim", interpelle Samuel Agber, réparateur de climatisation. "Alors imaginez si on ne travaille pas!".

Comme en écho, une vieille femme qui fait la queue pour obtenir les aides sociales dans un township de Port Elizabeth, en Afrique du sud, s'indigne: "On s'en fout de ce virus, on a des enfants et des petits-enfants à nourrir!






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